Page II
La clarté dans les ruines
Dans
l'or et dans le sang se noie l'humanité,
Les peuples
prosternés devant leurs idoles vaines,
Satan règne en secret sur
notre obscurité,
Et nourrit dans les cœurs la discorde et la
haine.
Les
élites corrompues, les princes et les rois,
Échangent leurs
serments pour des pièces funestes,
Ils vendent leurs vertus aux
marchés sans lois,
Et sèment dans nos vies des misères
célestes.
Le
désir sans limite asservit les consciences,
La chair gouverne
l'âme et consume l'esprit,
On insulte le Ciel, on raille la
croyance,
Et l'homme se détruit dans son propre mépris.
La
guerre et la rancœur consument les nations,
La bêtise en
triomphe et l'inculte gouverne,
Les foules lobotomisées prient
leurs illusions,
Sans voir que l'abîme à leurs pas se
prosterne.
Les
haines renaissantes attisent les blessures,
Les peuples s'opposant
pour un nom, une foi,
On célèbre la nuit, on méprise
l'écriture,
Et la lumière fuit des palais et des lois.
Les
temps portent déjà l'écho des funérailles,
Les cendres
recouvriront le rire des festins,
La fin monte en silence au cœur
de la bataille,
Et l'homme danse encore au bord de son destin.
Pourtant
je reste calme au milieu du vacarme,
Indifférent au bruit des
tempêtes du temps,
Je cherche dans la nuit la douceur d'une
arme,
Les chants, la paix, le silence apaisant.
Ainsi
je me recueille en l'éclat d'une flamme,
Je bois à la source
où s'apaise la peur,
La prière me guide et console mon âme,
Et
la Vérité seule illumine mon cœur.